fièrement

fièrement [ fjɛrmɑ̃ ] adv.

• 1080; de fier

1 ♦ Vx D'une manière fière, hautaine.

2 ♦ Mod. D'une manière courageuse et digne. Marcher fièrement au combat. ⇒ bravement. « Je portais ma pauvreté fièrement » (Balzac). ⇒ dignement.

3 ♦ (v. 1200) Vieilli Extrêmement, fortement. « Sans elle je m'ennuierais fièrement ici » (B. Constant).

● fièrement adverbe Avec dignité, noblesse, courage ; bravement : Répondre fièrement à son adversaire. Vieux. Beaucoup, grandement : Être fièrement habile. ● fièrement (synonymes) adverbe Avec dignité, noblesse, courage ; bravement

Synonymes :

- courageusement

- crânement

- dignement

Beaucoup, grandement

Synonymes :

- bigrement (familier)

- bougrement (familier)

- diablement (familier)

- drôlement (familier)

- fameusement

- fort

- furieusement (littéraire)

- rudement

fièrement

adv. D'une manière fière (sens 1 et 3).

⇒FIÈREMENT, adv.

[Correspond à fier, fière II] D'une manière fière.

A.— Laudatif

1. Avec dignité, en faisant preuve d'amour-propre. Synon. dignement. Je portais ma pauvreté fièrement (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 98). Une manière de sentir délicate, supérieure, idéalisée, une indigence fièrement accueillie et noblement supportée (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 196). Non, Ayrton, je ne puis vous rendre la liberté. — Je ne la demande pas, répondit fièrement le quartier-maître (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 212).

2. En éprouvant une satisfaction d'amour-propre. — L'animal a de la chance! Mais il ajoutait fièrement : — Moi aussi, j'ai une fille (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1581).

3. P. ext. Avec audace et énergie. Synon. audacieusement, courageusement, fougueusement, hardiment. Cette race [des écureuils noirs] hardie tente fièrement l'inconstance des ondes (CHATEAUBR., Génie, t. 1, 1803, p. 196). Elle [l'aristocratie laïque] s'est fièrement défendue quand les rois et les peuples étaient domptés (GUIZOT, Hist. civilisation, Leçon 10, 1828, p. 12). Juif (...) qui proclamait fièrement son origine dans un moment qu'il y avait du mérite à le faire (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 240).

— En partic., B.-A. Avec vigueur et relief. Les squelettes de Le Brun [pour le catafalque du Chancelier Séguier] parurent si fièrement dessinés, qu'ils furent reproduits à part par la gravure pour servir de modèles (MÂLE, Art relig., 1932, p. 224).

B.— Péj. Avec un air hautain et méprisant. Synon. hautainement. Il renverse fièrement la tête, il parle haut, il prend des airs avantageux (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 437).

C.— Fam., pop., vieilli. À un degré extrême. Synon. drôlement, fameusement. C'était fièrement beau (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 76). Ils devraient s'estimer fièrement heureux (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 485). C'est long, difficile et il faut fièrement vouloir (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 78).

Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 fierement « d'une manière sauvage, cruelle » (Roland, éd. J. Bédier, 729); 2. a) ca 1100 « d'une manière hautaine » (ibid., 219); b) ca 1170 « d'une manière courageuse et digne » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 73); 3. ca 1200 « beaucoup, extrêmement, fortement » (Poème moral, éd. A. Bayot, 583). Dér. de fier; suff. -(e)ment². Fréq. abs. littér. :485. Fréq. rel. littér. :XIX^e s. : a) 807, b) 1 039; XX^e s. : a) 664, b) 416. Bbg. QUEM. DDL t. 15, 16. — VENCK 1975, pp. 212-214; p. 216, 218, 230.

fièrement [fjɛʀmɑ̃] adv.

ÉTYM. V. 1080; de 2. fier.

❖

1 Vx. D'une manière fière, hautaine. || Se camper (cit. 5) fièrement. || Accueillir fièrement quelqu'un (→ Élever, cit. 65). — (Av. 1735). Avec fierté, orgueil. || Étaler (cit. 14) fièrement ses avantages.

1 (…) il voulait parler à M^me la marquise. Je lui demandai de quelle part. De la mienne, répondit-il fièrement.

A. R. Lesage, Gil Blas, IV, VIII.

2 (V. 1170). Mod. D'une manière courageuse et digne. || Marcher fièrement au combat. ⇒ Bravement, crânement. || Il a refusé fièrement les compensations qu'on lui offrait. ⇒ Dignement.

2 Ils passèrent fièrement au milieu de la flotte espagnole qui n'osa pas tirer un coup de canon.

G.-T. Raynal, Hist. philosophique, X, 10.

3 Je portais ma pauvreté fièrement.

Balzac, la Peau de chagrin, Pl., t. IX, p. 88.

3 (1733). Vx. Hardiment, vigoureusement.

4 Le Brun fièrement dessinait (…)

Voltaire, Temple du goût.

4 (V. 1265). Vieilli, fam. Extrêmement, fortement. || Il est fièrement bête. || C'est fièrement beau. ⇒ Joliment, vachement.

5 (…) sans elle je m'ennuierais fièrement ici.

Constant, Journal intime, p. 313.

6 Il faut une fièrement jolie femme pour un si beau bouquet.

Hugo, les Misérables, III, III, VII.

Encyclopédie Universelle. 2012.